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LABRADOR ET ANTICOSTI

Poissons : saumon, truite, anguille, morue, hareng, homard (il y a une homarderie à la Pointe-du-Cormoran, au sud-est de l’île).

Oiseaux : aigles noir et blanc, cormorans, pigeons, canards de plusieurs espèces, plongeons, mouettes, goélands, huards, sarcelles, rossignols (pinsons), mésanges, geais, pies, perdrix blanche, épervier, hibou, milan, chouette, bécassine, pluvier, alouette, corbijou, corneille, hirondelle, merle, cacatoès.

Voyons maintenant quelles conclusions M. Bureau a tirées de la connaissance qu’il a acquise de l’île d’Anticosti. « L’île est un beau pays, où il y a place pour des milliers de colons et pour des centaines d’artisans. Il est certain que les deux tiers des terrains sont propres à la culture. C’est ce que nous n’avons pas sur les points du Canada où nous faisons aujourd’hui de la colonisation pour le gouvernement. »

L’explorateur ajoute que, au point de vue agricole, il y a ici deux grands avantages qui ne se rencontrent pas dans les endroits cultivés du reste de la Province : le poisson, qui peut aider beaucoup à la subsistance du colon, et les herbes marines accumulées sur les rivages par la mer et qui forment un engrais excellent.

Quant aux bois, on peut en faire une exploitation considérable, soit pour la construction, soit pour la fabrication de la pulpe. Les nombreuses rivières de l’île permettraient d’établir facilement des scieries en bien des endroits. Et l’énorme force motrice fournie par des cascades comme celles de la rivière Vauréal (200 pieds), de la rivière de la Chute (75 pieds), et des quatre sauts successifs (d’une hauteur totale de 99 pieds) de la rivière au Saumon, pourrait être utilisée de bien des manières.

Eh bien, voilà ce qu’est l’île d’Anticosti, d’après les informations les plus récentes et les plus autorisées ! Elle est bien finie, la légende qui la désignait comme une terre inhospitalière et désolée.