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LABRADOR ET ANTICOSTI

« Mais, en somme, bien loin d’être « infertile et inhabitable », l’île d’Anticosti présente d’immenses ressources, tant au point de vue de l’exploitation forestière, que de l’exploitation agricole et des pêcheries. Les prairies naturelles permettent la pratique de l’élevage en grand. D’autre part, les nombreux cours d’eau, à régime régulier, qui coulent sur tout le littoral, utilisables pour la plupart, comme force motrice, permettraient de donner une grande extension à toutes les industries du bois, matière première qui abonde dans l’île.

« En résumé, l’île d’Anticosti, étant données son étendue, la douceur de son climat, la fertilité de son sol, la richesse de ses forêts et de ses pêcheries, sa situation sur une des grandes routes du globe, pourrait, avec quelques améliorations pratiques de la navigabilité de ses côtes, nourrir une population au moins égale à l’île du Prince-Édouard. »

Les explorateurs français n’ayant pu que faire par eau le tour de l’île, le rapport de M. Combes s’appuyait sur ce que l’on avait précédemment écrit au sujet de l’Anticosti. Ce n’est donc pas encore le document qui s’impose et qui dise enfin, de façon irréfutable, quelle opinion il faut avoir de l’ancien domaine de Jolliet.

* * *

Dans les derniers jours du mois de juillet (1895), les journaux canadiens annoncèrent que le groupe d’explorateurs français qui venaient de visiter l’île d’Anticosti, y avaient été envoyés par M. Henri Menier, de Paris, le millionnaire fabricant du célèbre chocolat que l’on connaît dans les cinq parties du monde ; et que c’était lui, M. Menier, qui était l’acquéreur véritable de la grande île.

Quoi qu’il en soit, au commencement du mois de septembre, on apprit qu’une nouvelle exploration, et très sérieuse cette fois, allait être faite de l’Anticosti. En effet, avant de retourner en Europe, M. Despecher avait donné mission à M. Jos.