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LABRADOR ET ANTICOSTI

de toutes les cultures, indépendamment des dépôts de marne et de phosphate, constatés sur plusieurs points du littoral.

« La surface arable, susceptible d’être convertie en terres cultivables et en prairies, n’est pas moindre de 200,000 hectares, en tenant compte des parties stériles qui se trouvent sur différents points comme dans tout autre pays.

« Tous les produits dont la culture prospère au Canada, réussissent également bien à Anticosti, à l’exception du blé et de l’avoine, qui y croissent vigoureusement jusqu’à 4 et 5 pieds de hauteur, mais dont la maturité ne paraît pas assez régulièrement assurée pour en encourager la culture, autrement que comme fourrage à couper en vert. L’orge, le seigle et le blé noir y viennent à maturité.

« La pomme de terre y est extrêmement productive, excellente et absolument indemne de toute espèce de maladie. Elle pourvoit largement à la consommation de la population et donne même lieu à un certain commerce d’exportation, notamment pour l’approvisionnement des pêcheurs de la côte nord du golfe, où elle vient mal.[1]

« Les navets et betteraves y poussent à merveille et en dimension remarquable, ainsi que toutes les racines : carottes, salsifis, raves, radis, etc.

« Tous les légumes cultivés au Canada avec succès, y réussissent également bien : les choux de toute espèce, le chou-fleur, la laitue, les haricots, les pois, le céleri, la rhubarbe, etc.

« Le fraisier, le framboisier, le groseillier, etc., poussent à l’état sauvage et donnent du fruit en abondance.

« Le cerisier et le poirier ne se trouvent qu’à l’état sauvage. Il n’y a pas de raison pour que les arbres fruitiers du Canada, et notamment le pommier, n’y soient cultivés, si ce n’est que les habitants ne se sont jamais considérés assez sûrs du lendemain pour se déterminer à en planter.[2]

  1. Ce détail est inexact, sauf peut-être pour la partie est du Labrador. (A.)
  2. Si ce n’est, non plus, que le climat ne le permet pas ! Cela est sans doute