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BAIE-DE-LA-TRINITÉ — ÎLETS-CARIBOU

commencer sérieusement sa carrière maritime, et se rendre à destination en quatre heures. Il y avait à bord un vieux marin qui connaissait sa Côte Nord par cœur, et qui, chemin faisant, nous raconta maints et maints naufrages dont elle a été le théâtre. Sur tous ces rivages, depuis la Pointe-de-Monts jusqu’à la Pointe-aux-Anglais, il n’y a presque pas d’endroit où quelque navire ne se soit perdu[1]. Ces terribles accidents sont heureusement devenus assez rares, depuis l’érection de phares en certains points de la Côte. D’ailleurs, la plupart des vaisseaux suivent à présent la côte méridionale du fleuve, route encore mieux pourvue de feux et de signaux d’alarme.

La Sainte-Anne reçut une ovation en jetant l’ancre vis-à-vis la Pointe-aux-Anglais, et l’on fit parler la poudre, sur un diapason très élevé, en l’honneur du vaisseau, de l’équipage et des passagers.




  1. Les messieurs Chs et J. Jourdain (descendants d’une famille écossaise, « Jordan »), dont j’ai été l’hôte aux Îlets-Caribou, ont à leur crédit plusieurs sauvetages de naufragés ; et plus d’une fois le ministère de la Marine les a récompensés de leur courage.