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épitres.

vide d’ambition, de la crainte de la mort, de colère ? Te ris-tu des songes, des terreurs magiques, des prodiges, des sorcières, des Lémures nocturnes, des charmes Thessaliens ? Vois-tu revenir avec joie le jour natal ? Pardonnes-tu à tes amis ? Deviens-tu plus doux et meilleur à l’approche de la vieillesse ? Que t’importe d’être délivré d’une seule épine sur tant d’autres ? Si tu ne sais point bien vivre, cède la place aux habiles. Tu as assez joué, assez mangé, assez bu : il est temps que tu t’en ailles, de peur que, ayant bu outre mesure, tu sois raillé et poussé par la jeunesse à qui la joie sied mieux.