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livre i, épitre xi.

tu es sain et sauf, ne te serviront pas plus qu’un manteau au solstice d’été, une blouse par les vents neigeux, le Tibéris dans l’hiver, et du feu en Sextilis.

Pendant que cela t’est permis et que la Fortune te fait bon visage, c’est à Roma qu’il faut vanter Samos, Chios et Rhodos. Reçois d’une main reconnaissante l’heure heureuse que t’accordent les Dieux et ne remets pas le moment du bonheur ; et, de cette façon, en quelque lieu que tu sois, tu pourras dire que tu as vécu à ton gré. Car, si c’est la raison et la sagesse qui dissipent les soucis, et non les lieux qui dominent la vaste mer, en traversant celle-ci, on change de ciel, non d’esprit ; et nous nous épuisons en une oisiveté laborieuse, montant pour vivre heureux sur des nefs et des quadriges. Ce que tu cherches est ici, à Ulubræ, si l’égalité d’âme ne te fait pas défaut.