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livre i, épitre xi.

craignant la pauvreté, se prive de la liberté qui vaut mieux que l’or : il porte honteusement un maître et il servira éternellement, n’ayant pas su se contenter de peu. La richesse qui n’est pas faite pour nous est une chaussure trop grande qui fait tomber, ou trop petite qui blesse. Vis sagement content de ton sort, Aristius, et ne me renvoie pas sans reproche, si tu me vois amasser sans relâche plus qu’il ne me faut.

L’argent est tyran ou esclave de qui l’amasse ; il est fait pour suivre la corde et non pour la tirer. Je t’écris ceci près du temple ruiné de Vacuna, fâché que tu ne sois pas auprès de moi, et content de tout le reste.


Épitre XI. — À BULLATIUS.


Que te semble de Chios. Bullatius, de la fameuse