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que possédait le porte-bouclier, le cavalier Tydeus. Et j’ai dissipé le nuage qui était sur tes yeux, afin que tu reconnaisses les dieux et les hommes. Si un immortel venait te tenter, ne lutte point contre les dieux immortels ; mais si Aphroditè, la fille de Zeus, descendait dans la mêlée, frappe-la de l’airain aigu.

Ayant ainsi parlé, Athènè aux yeux clairs s’éloigna, et le Tydéide retourna à la charge, mêlé aux premiers rangs. Et, naguère, il était, certes, plein d’ardeur pour combattre les Troiens, mais son courage est maintenant trois fois plus grand. Il est comme un lion qui, dans un champ où paissaient des brebis laineuses, au moment où il sautait vers l’étable, a été blessé par un pâtre, et non tué. Cette blessure accroît ses forces. Il entre dans l’étable et disperse les brebis, qu’on n’ose plus défendre. Et celles-ci gisent égorgées, les unes sur les autres ; et le lion bondit hors de l’enclos. Ainsi le brave Diomèdès se rua sur les Troiens.

Alors, il tua Astynoos et Hypeirôn, princes des peuples. Et il perça l’un, de sa pique d’airain, au-dessus de la mamelle ; et, de sa grande épée, il brisa la clavicule de l’autre et sépara la tête de l’épaule et du dos. Puis, les abandonnant, il se jeta sur Abas et Polyeidos, fils du vieux Eurydamas, interprète des songes. Mais le vieillard ne les avait point consultés au départ de ses enfants. Et le brave Diomèdès les tua.

Et il se jeta sur Xanthos et Thoôn, fils tardifs de Phainopos, qui les avait eus dans sa triste vieillesse, et qui n’avait point engendré d’autres enfants à qui il pût laisser ses biens. Et le Tydéide les tua, leur arrachant l’âme et ne laissant que le deuil et les tristes douleurs à leur père, qui ne devait point les revoir vivants au retour du combat, et dont l’héritage serait partagé selon la loi.

Et Diomèdès saisit deux fils du Dardanide Priamos, montés sur un même char, Ekhémôn et Khromios. Comme