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ruine nous menace. Voici que les chefs Lykiens se ruent sur nous, impétueux comme ils le sont toujours dans les rudes batailles. Mais si le combat retient ailleurs les deux Aias, amène au moins le robuste Télamônien et l’excellent archer Teukros.

Il parla ainsi, et Thoôs, l’ayant entendu, obéit, et, courant sur la muraille des Argiens cuirassés, s’arrêta devant les Aias et leur dit aussitôt.

— Aias, chefs des Argiens cuirassés, le fils bien-aimé du divin Pétéos vous demande d’accourir à son aide, tous deux si vous le pouvez, ce qui serait bien mieux, car c’est de ce côté que la ruine nous menace. Voici que les chefs Lykiens se ruent sur nous, impétueux comme ils le sont toujours dans les rudes batailles. Mais si le combat vous retient tous deux, que le robuste Aias Télamônien vienne au moins, et, avec lui, l’excellent archer Teukros.

Il parla ainsi, et, sans tarder, le grand Télamônien dit aussitôt à l’Oiliade :

— Aias, toi et le brave Lykomèdès, inébranlables, excitez les Danaens au combat. Moi, j’irai à l’aide de Ménèstheus, et je reviendrai après l’avoir secouru.

Ayant ainsi parlé, le Télamônien Aias s’éloigna avec son frère Teukros né du même père que lui, et, avec eux, Pandiôn, qui portait l’arc de Teukros.

Et quand ils eurent atteint la tour du magnanime Ménèstheus, ils se placèrent derrière le mur à l’instant même du danger, car les illustres princes et chefs des Lykiens montaient à l’assaut de la muraille, semblables à un noir tourbillon. Et ils se rencontrèrent, et une horrible clameur s’éleva de leur choc.

Et Aias Télamônien, le premier, tua un compagnon de Sarpèdôn, le magnanime Épikleus. Et il le frappa d’un rude bloc de marbre qui gisait, énorme, en dedans du mur, au sommet du rempart, près des créneaux, et tel que, de