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un fluide très subtil ou une matière très déliée & toujours en mouvement, dont la source est dans le soleil  ; le reste est répandu dans les autres corps, plus ou moins, selon leur nature ou leur consistance. Voilà ce que c’est que l’âme du monde  ; voilà ce qui le gouverne & le vivifie, & dont quelque portion est distribuée à toutes les parties qui le composent.

Cette âme est le feu le plus pur qui soit dans l’univers. Il ne brûle pas de soi-même, mais par différents mouvements qu’il donne aux particules des autres corps où il entre, il brûle & fait ressentir sa chaleur. Le feu visible contient plus de cette matière que l’air, celui-ci que l’eau, & la terre en a beaucoup moins  ; les plantes en ont plus que les minéraux, & les animaux encore davantage. Enfin, ce feu renfermé dans le corps le rend capable des sentiments, & c’est ce qu’on appelle l’âme, ou ce qu’on nomme les esprits animaux, qui se répandent dans toutes les parties du corps. Or, il est certain que cette âme, étant de même nature dans tous les animaux, se dissipe à la mort de l’homme, ainsi qu’à celle des bêtes. D’où il suit que ce que les Poëtes & les Théologiens nous disent de