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les autres nations, par un orgueil dont les plus idiots sont capables, leur fit perdre insensiblement le souvenir des Dieux d’Égypte, pour s’attacher à celui de Moyse  ; on l’adora quelque temps avec toutes les circonstances marquées dans la Loi, mais on le quitta par la suite pour suivre celle de Jésus-Christ, par cette inconstance qui fait courir après la nouveauté.

§. 20.

Les plus ignorants des Hébreux avaient adopté la Loi de Moyse  ; ce furent aussi de pareilles gens qui coururent après Jésus ; & comme le nombre en est infini & qu’ils s’aiment les uns les autres, on ne doit pas s’étonner si ces nouvelles erreurs se répandirent aisément. Ce n’est pas que les nouveautés ne soient dangereuses pour ceux qui les embrassent, mais l’enthousiasme qu’elles excitent anéantit la crainte. Ainsi les Disciples de Jésus-Christ, tout misérables qu’ils étaient à sa suite, & tout mourant de faim (comme on le voit par la nécessité où ils furent un jour, avec leur conducteur, d’arracher des Epics dans les champs pour se nourrir) les disciples de Jésus-Christ, dis-je, ne commencèrent à se décourager que lorsqu’ils virent leur maître entre les mains