Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ble méprisable & que sa loi n’est qu’un tissu de rêveries que l’ignorance a mis en vogue, que l’intérêt entretient, & que la tyrannie protège.

§. 16.

On prétend néanmoins qu’une religion établie sur des fondements si faibles, est divine & surnaturelle, comme si on ne savoit pas qu’il n’y a point de gens plus propres à donner cours aux plus absurdes opinions que les femmes & les sots  ; Il n’est donc pas merveilleux que Jésus-Christ n’eût pas de savant à sa suite, il savoit bien que sa Loi ne pouvoit s’accorder avec le bon sens  ; voilà, sans doute, pourquoi il déclamoit si souvent contre les sages, qu’il exclut de son Royaume, où il n’admet que les pauvres d’esprit, les simples & les imbéciles : les esprits raisonnables doivent se consoler de n’avoir rien à démêler avec les insensés.

§. 17.
De la Morale de Jésus-Christ.

Quant à la morale de Jésus-Christ,

    avait fait encore si peu de progrès : «  On sait de temps immémorial (disoit-il au Cardinal Bembo) combien cette fable de Jésus-Christ, nous a été profitable  ». Quantum nobis nostrique que ea de Christo fabula profuerit, satis est omnibus seculis notum.