Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

morts qu’il ressuscita, lui donnèrent de la vogue  ; mais n’ayant ni argent, ni armée, il ne pouvoit manquer de périr. S’il eût eu ces deux moyens, il n’eût pas moins réussi que Moyse & Mahomet, ou que tous ceux qui ont eu l’ambition de s’élever au-dessus des autres. S’il a été plus malheureux, il n’a pas été moins adroit & quelques endroits de son histoire prouvent que le plus grand défaut de sa politique a été de n’avoir pas assez pourvu à sa sûreté. Du reste, je ne trouve pas qu’il ait plus mal pris ses mesures que les deux autres  ; sa loi est au moins devenue la règle de la croyance des Peuples qui se flattent d’être les plus sages du monde.

§. 13.
De la Politique de Jésus-Christ.

Est-il rien, par exemple, de plus subtil que la réponse de Jésus au sujet de la femme surprise en adultère  ? Les Juifs lui ayant demandé s’ils lapideroient cette femme, au lieu de répondre positivement à la question, ce qui l’aurait fait tomber dans le piège que ses ennemis lui tendoient, la négative étant directement contre la loi & l’affirmative le convaincant de rigueur & de cruauté, ce qui