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ces des Egyptiens, c’est tout dire, & c’est nous présenter Moyse comme le plus grand politique, le plus savant naturaliste, & le plus fameux magicien de son temps. Outre qu’il est fort apparent qu’il fût admis dans l’ordre des Prêtres, qui étoient en Egypte ce que les Druides étoient dans les Gaules. Ceux qui ne savent pas quel étoit alors le gouvernement de l’Égypte ne seront peut-être pas fâchés d’apprendre que ses fameuses Dynasties ayant pris fin, & tout le pays dépendant d’un seul souverain, elle étoit divisée alors en plusieurs contrées qui n’avoient pas une trop grande étendue. On nommoit Monarques les Gouverneurs de ces contrées, & ces gouverneurs étoient ordinairement du puissant ordre des Prêtres, qui possédaient près d’un tiers de l’Egypte. Le roi nommoit à ces Monarchies : & si l’on en croit les auteurs qui ont écrit de Moyse, en comparant ce qu’ils en ont dit avec ce que Moyse en a lui-même écrit, on conclura qu’il devoit son élévation à Thermutis, à qui il devoit aussi la vie. Voilà quel fut Moyse en Égypte, où il eut tout le temps & les moyens d’étudier les mœurs des Egyptiens & de ceux de sa nation,