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la fièvre & la santé  ; on eût, dis-je, cru faire outrage à de telles Divinités qu’on pensait toujours prêtes à fondre sur la tête des hommes, si on ne leur eût élevé des temples & des autels. Ensuite, on s’avisa d’adorer son génie, que quelques-uns invoquèrent sous le nom de Muses  ; d’autres sous le nom de Fortune, adorèrent leur propre ignorance. Ceux-ci sanctifièrent leurs débauches sous le nom de Cupidon, leur colère sous celui de Furies, leurs parties sexuelles sous le nom de Priape  ; en un mot, il n’y eut rien à quoi ils ne donnassent le nom d’un Dieu ou d’un Démon[1].

§. 8.

Les fondateurs des Religions sentant bien que la base de leurs impostures était l’ignorance des Peuples, s’avisèrent de les y entretenir par l’adoration des images dans lesquelles ils feignirent que les Dieux habitaient  ; cela fit tomber sur leurs Prêtres une pluie d’or & des Bénéfices que l’on regarda comme des choses saintes parce qu’elles furent destinées à l’usage des ministres sacrés, & personne n’eut

  1. Hobbes ubi suprà de homine Cap. 12, p. 58.