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fondé à préférer l’ordre à la confusion  ; comme si l’ordre était autre chose qu’un pur effet de l’imagination des hommes. Ainsi, dire que Dieu a tout fait avec ordre, c’est prétendre que c’est en faveur de l’imagination humaine qu’il a créé le monde, de la manière la plus facile à être conçue par elle : ou, ce qui, au fond est la même chose, que l’on connaît avec certitude les rapports & les fins de tout ce qui existe, assertion trop absurde pour mériter d’être réfutée sérieusement.

§. 8.

Pour ce qui est des autres notions, ce sont de purs effets de la même imagination, qui n’ont rien de réel, & qui ne sont que des différentes affections ou modes dont cette faculté est susceptible : quand, par exemple, les mouvements que les objets impriment dans les nerfs, par le moyen des yeux, sont agréables aux sens, on dit que ces objets sont beaux. Les odeurs sont bonnes ou mauvaises, les saveurs douces ou amères, ce qui se touche dur ou tendre, les sons rudes & les sons frappent ou pénètrent les sens  ; c’est d’après ces idées qu’il se trouve des gens qui croient que Dieu se plaît