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L’expérience ayant fait connaître qu’un nombre infini de calamités troublent les douceurs de la vie comme les orages, les tremblements de terre, les maladies, la faim, la soif, &c., on attribua tous ces maux à la colère céleste, on crut la Divinité irritée contre les offenses des hommes qui n’ont pu ôter de leur tête une pareille chimère, ni se désabuser de ces préjugés par les exemples journaliers qui leur prouvent que les biens & les maux ont été de tout temps communs aux bons & aux méchants. Cette erreur vient de ce qu’il leur fut plus facile de demeurer dans leur ignorance naturelle que d’abolir un préjugé reçu depuis tant de siècles & d’établir quelque chose de vraisemblable.

§. 5.

Ce préjugé les a conduits à un autre qui est de croire que les jugements de Dieu étoient incompréhensibles, & que par cette raison la connoissance de la vérité étoit au-dessus des forces de l’esprit humain  ; erreur où l’on seroit encore, si les mathématiques, la physique & quelques autres sciences ne l’avoient détruite.

§. 6.

Il n’est pas besoin de longs discours