Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/124

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gues sa propre armée de lui obéir. Ce Prince à son retour fut assiéger le Pape dans Rome, après avoir ravagé les provinces des environs, & ensuite il fit avec lui une paix qui ne dura guère & qui fut suivie d’une animosité si violente entre l’Empereur & le Saint Pontife qu’elle ne finit que par la mort de celui-ci, qui mourut de chagrin de voir Frédéric triompher de ses vaines fulminations, & démasquer les vices du Saint-Père dans les vers satiriques qu’il fit répandre de tous côtés, en Allemagne, en Italie & en France. Mais nous ne pûmes déterrer quel était ce doctissimus vir, avec qui Othon s’étoit entretenu de cette matière dans le cabinet & apparemment en la compagnie de l’empereur Frédéric, à moins qu’on ne dise que c’est le fameux Pierre des Vignes Secrétaire, ou comme d’autres veulent Chancelier de l’empereur Frédéric II. Son traité de protestate imperiali & ses Epîtres nous apprennent quelle étoit son érudition & le zèle qu’il avoit pour les intérêts de son Maître, & son animosité contre Grégoire IX, les Ecclésiastiques & les Eglises de son tems. Il est vrai que dans une de ses Epîtres il tâche de disculper son maître qu’on accusoit dès lors d’être auteur de ce livre, mais cela