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nière dont je l’ai découvert, & comment je l’ai vû ; & je vous en donnerai un court & fidèle extrait.

Etant à Francfort-sur-le-Mein en 1706., je m’en fus un jour chez un des Libraires le mieux assorti en toutes sortes de livres, avec un Juif & un ami nommé Frecht, Etudiant alors en Théologie : Nous examinions le catalogue du Libraire, lorsque nous vîmes entrer dans la boutique une espèce d’Officier Allemand qui s’adressant au libraire, lui demanda en Allemand, s’il vouloit conclure un marché, ou qu’il alloit chercher un autre Marchand. Frecht, qui reconnut l’Officier, le salua & renouvela leur connaissance ; ce qui donna occasion à mon ami de demander à cet Officier, qui s’appeloit Trawsendorff, ce qu’il avoit à démêler avec le Libraire. Trawsendorff lui répondit qu’il avoit deux manuscrits & un livre très ancien, dont il vouloit faire une petite somme pour la Campagne prochaine, & que le libraire se tenoit à 50. rixdales, ne voulant lui donner que 450. Rixdales de ces trois livres, dont il en vouloit tirer 500. Cette grosse somme pour deux manuscrits & un petit livret, excita la curiosité de Frecht, qui demanda à son