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diſpoſé à réparer quelque jour. Mais cette ſuppoſition elle-même n’eſt-elle pas très-gratuite ? Et ſi ce Dieu a pu conſentir d’être injuſte un moment, pourquoi nous flatterions-nous qu’il ne le ſera point encore dans la ſuite ? Comment d’ailleurs concilier une juſtice, auſſi ſujette à ſe démentir, avec l’immutabilité de ce Dieu ?

Ce qui vient d’être dit de la juſtice de Dieu, peut encore s’attribuer à la bonté qu’on lui attribue, et ſur laquelle les hommes fondent leurs devoirs à ſon égard. En effet, ſi ce dieu eſt tout-puiſſant, s’il eſt l’auteur de toutes choſes, ſi rien ne ſe fait que par ſon ordre, comment lui attribuer la bonté, dans un monde, où ſes créatures ſont expoſées à des maux continuels, à des maladies cruelles, à des révolutions phyſiques et morales, enfin à la mort ? Les hommes ne peuvent attribuer la bonté à Dieu, que d’après les biens qu’ils en reçoivent ; dès qu’ils