Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(17)

dans les ſciences de cette région fertile en prodiges et mere des ſuperſtitions, ſe mit donc à la tête d’une troupe de fugitifs, à qui il perſuada qu’il étoit l’interprête des volontés de leur Dieu, qu’il converſoit particulierement avec lui, qu’il en recevoit directement les ordres. Il appuya, dit-on, ſa miſſion par des œuvres qui parurent ſurnaturelles à des hommes ignorans des voies de la nature et des reſſources de l’art. Le premier des ordres qu’il leur donna,


      Quoi qu’il en soit, de l’aveu même de la Bible, Moïfe commença par aſſaſſiner un Égyptien, qui avoit pris querelle avec un Hébreu ; après quoi, il ſe fauva en Arabie, où il épouſa la fille d’un prêtre idolârte, qui lui reprocha fouvent fa cruauté : de-là ce ſaint homme retourna en Égypte pour foulever la nation mécontente contre le Roi. Il régna très-tyranniquement, l’exemple de Coré, de Dathan, & d’Abyron, prouve que les efprits forts n’avoient pas beau jeu avec lui. Il difparut, comme Romulus, ſans qu’on ſût trouver ſon corps, ni le lieu de ſa ſépulture.