Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/323

Cette page n’a pas encore été corrigée

ni l’énergie malheureuse, qui font commettre les grands crimes, ni l’endurcissement, que l’habitude du vice fait contracter. Mais ces ames timides eussent été honnêtes, même sans religion ; la crainte de se rendre odieux à leurs semblables, d’encourir le mépris, de perdre leur réputation, eussent également retenu des hommes de cette trempe. Ceux qui sont assez aveugles pour fouler aux pieds ces considérations, les mépriseront également, malgré toutes les menaces de la religion.

On ne peut pas nier non plus, que la crainte d’un dieu, qui voit les pensées les plus secrettes des hommes, ne soit un frein pour bien des gens ; mais ce frein ne peut rien sur les fortes passions, dont le propre est d’aveugler sur tous les objets nuisibles à la société. D’un autre côté, un homme habituellement honnête, n’a pas besoin d’être vu, pour bien faire ; il craint d’être obligé de se mépriser lui-même, d’être