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C’est ainsi que la religion est devenue le plus grand ressort d’une politique injuste et lâche, qui a cru qu’il falloit tromper les hommes, pour les gouverner plus aisément. Loin des princes éclairés et vertueux des moyens si bas ; qu’ils apprennent leurs véritables intérêts ; qu’ils sachent qu’ils sont liés à ceux de leurs sujets ; qu’ils sachent qu’ils ne peuvent être eux-mêmes réellement puissans, s’ils ne sont pas servis par des citoyens courageux, actifs, industrieux et vertueux, attachés à la personne de leurs maîtres ; que ces maîtres sachent enfin, que l’attachement de leurs sujets ne peut être fondé que sur le bonheur qu’on leur procure. Si les rois étoient pénétrés de ces importantes vérités, ils n’auroient besoin, ni de religion, ni de prêtres, pour gouverner les nations. Qu’ils soient justes, qu’ils soient équitables, qu’ils soient exacts à récompenser les talens et les vertus, et à décourager