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nés, & si une sage politique, au lieu de leur faire enseigner, dès l’enfance, des religions insensées, leur donnoit des loix équitables, leur faisoit enseigner une morale pure, et non dépravée par le fanatisme, les invitoit à bien faire, par des récompenses, et les détournoit du crime, par des châtimens sensibles.

En effet, je le répète, il semble que par-tout la religion n’ait été inventée, que pour épargner aux souverains le soin d’être justes, de faire de bonnes loix, et de bien gouverner. La religion est l’art d’enivrer les hommes de l’enthousiasme, pour les empêcher de s’occuper des maux, dont ceux qui les gouvernent, les accablent ici bas. à l’aide des puissances invisibles, dont on les menace, on les force de souffrir en silence les miséres dont ils sont affligés par les puissances visibles ; on leur fait espérer, que s’ils consentent à être malheureux en ce monde, ils seront plus heureux dans un autre.