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ves & malheureux. Le prêtre subjugua les sujets, par des terreurs religieuses, pour que le souverain pût les dévorer ; celui-ci, en récompense, accorda au prêtre la licence, l’opulence, la grandeur, et s’engagea à détruire tous ses ennemis[1].

Que dirons-nous de ces docteurs, que les chrétiens appellent Casuistes ; de ces prétendus moralistes, qui ont voulu mesurer jusqu’où la créature peut, sans risquer son salut, offenser son créateur ? Ces hommes profonds ont enrichi la morale chrétienne d’un ridicule tarif de péchés ; ils savent le de-

  1. Les nations catholiques sont les plus ignorantes & les plus esclaves de l’Europe ; l’esclavage religieux entraîne l’esclavage politique. Les prêtres de l’Eglise Romaine semblent faire aux Souverrains la même proposition que le diable fit à Jésus-Christ, lorqu’il le tenta dans le désert. Hac omnia tibi dabo, si cadens adoraveris me. Nous te livrerons tous tes sujets pieds & poings liés, si tu veux te soumettre à nos fantaisies.