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En effet, depuis dix-huit siécles, quel fruit les nations ont-elles retiré de leurs instructions ? Ces hommes infaillibles ont-ils pu convenir entre eux sur les points les plus essentiels d’une religion révélée par la divinité ? Quelle étrange révélation, que celle qui a besoin de commentaires et d’interprêtations continuels ? Que penser de ces divines écritures, que chaque secte entend si diversement ? Les peuples, nourris sans cesse de l’instruction de tant de pasteurs ; les peuples, éclairés des lumieres de l’évangile, ne sont, ni plus vertueux, ni plus instruits sur l’affaire la plus importante pour eux. On leur dit de se soumettre à l’église, et l’église n’est jamais d’accord avec elle-même ; elle s’occupe, dans tous les siécles, à réformer, à expliquer, à détruire, à rétablir sa céleste doctrine ; ses ministres créent au besoin de nouveaux dogmes, inconnus aux fondateurs de l’église. Chaque âge voit naî-