Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ſan le plus dévot craint plus ſon Roi que ſon Dieu.

C’eſt donc, je le répéte, le Souverain qui doit prêcher ; c’eſt à lui qu’il appartient de réformer les mœurs ; elles ſeront bonnes, lorſque le Prince ſera bon & vertueux lui-même, lorſque les citoyens recevront une éducation honnête, qui, en leur inſpirant de bonne heure des principes vertueux, les habituera à honorer la vertu, à déteſter le crime, à mépriſer le vice, à craindre l’infamie. Cette éducation ne ſera point infructueuſe, lorſque des exemples continuels prouveront aux citoyens que c’eſt par des talens & des vertus que l’on parvient aux honneurs, au bien être, aux diſtinctions, à la conſidération, à la faveur, & que le vice ne conduit qu’au mépris & à l’ignominie. C’eſt à la tête d’une nation nourrie dans ces principes, qu’un Prince éclairé ſera réellement grand, puiſſant & reſpecté. Ses