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Si laissant aux prêtres le soin de vuider leurs querelles impertinentes, ils n’eussent point persécuté, pour leur donner du poids, ces querelles se seroient assoupies d’elles-mêmes, ou n’eussent point intéressé la tranquillité publique. Si ces rois, impartiaux, eussent récompensé les bons, et puni les méchans, sans avoir égard à leurs spéculations, à leur culte, à des cérémonies, ils n’eussent pas forcé un grand nombre de leurs sujets à devenir les ennemis nés du pouvoir qui les opprimoit. C’est à force d’injustices, de violences et de persécutions, que les princes chrétiens ont cherché de tout tems à ramener les hérétiques. Le bon sens n’eut-il pas dû leur montrer, que cette conduite n’étoit propre qu’à faire des hypocrites, des ennemis cachés, ou même à produire des révoltes[1].

  1. Louis XIV, après la révocation de l’édit de Nantes, fit, comme l’on fait, tourmenter les