fraîche et bien portante, et complètement guérie de cette noire mélancolie ? » — Ces mots, prononcés d’une voix glapissante, retentirent tout-à-coup à l’oreille de Traugott : c’était notre ami le courtier. — « Je ne l’ai pas trouvé, répondit Traugott involontairement.
» Qui donc ? qui est-ce que votre honneur n’a pas trouvé ? » fit le courtier.
Traugott répliqua : « Le peintre Berklinger et sa fille Felicitas. Je les ai cherchée dans toute l’Italie ; à Sorrente, personne n’a su m’en donner de nouvelles. » À ces mots, le courtier le regarda d’un air ébahi, et dit en balbutiant : « Plait-il ? où votre grâce a-t-elle cherché, dites-vous, le vieux peintre ?… En Italie ?… à Naples, à Sorrente ?…
» Eh bien sans doute ! » répliqua Traugott avec dépit ; mais le courtier de s’écrier en frappant des mains coup sur coup : « Ô bonté divine ! mais monsieur Traugott…
» Eh bien, où donc y a-t-il là de quoi provoquer une telle surprise ? reprit Traugott, à quoi bon gesticuler ainsi comme un fou ! ne peut-on aller à Sorrente chercher sa maîtresse ? Eh bien oui ! j’aimais Felicitas, et je l’ai suivie. »
Mais le courtier se mit à frapper rapidement du pied gauche en répétant toujours : « Bonté divine !… » jusqu’à ce que Traugott l’ayant saisi brusquement, lui demanda d’un air très-sérieux : « Mais dites-moi donc, au nom du ciel, ce que vous voyez là de si singulier ? — Mais, monsieur Traugott, dit à la fin le courtier, ne savez-vous donc