Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/767

Cette page n’a pas encore été corrigée

extrême, comme un des ouvrages les plus spirituels et les plus divertissants.

MOI.

Tu parles, je le vois bien, du Chat botté, un livre qui me causa en effet la joie la plus pure, alors même que j’étais encore sous la fâcheuse influence de cette période prosaïque… — Pourquoi sautes-tu ainsi, Berganza ?

BERGANZA.

Ah ! c’est pour m’égayer. — Je veux bannir de mon esprit tous ces maudits souvenirs de théâtre, et faire le vœu de ne plus jamais en parler ! — Ce qui me comblerait de joie surtout, ce serait de retourner auprès de mon cher maître de chapelle !

MOI.

Tu n’acceptes donc pas l’offre de rester chez moi ?

BERGANZA.

Non, par la seule raison que je t’ai parlé. Il n’est pas prudent en général de faire la confidence de tous les talents qu’on possède, parce que celui qui l’a reçue croit ensuite avoir le droit bien acquis de les mettre en réquisition quand il lui plait. Toi aussi, tu pourrais exiger de moi que je m’entretinsse souvent avec toi…