Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/214

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le colonel donna un libre cours à l’humeur que lui causait ce qu’il nommait le mauvais procédé de Marguerite. Maurice et Dagobert gardaient tristement le silence. Mais plus ils se montraient abattus, plus le comte laissait éclater une gaîté qui ne lui était pas ordinaire, et qui avait en effet quelque chose de cruel.

— Ce comte, dit en se retirant Dagobert à son ami, ce comte produit toujours sur moi un effet étrange ; il me semble toujours qu’il y a quelque chose de surnaturel en lui.

— Ah ! répondit Maurice, l’idée d’un malheur qui menace notre amour m’accable et m’oppresse !

Dans la même nuit, le colonel fut réveillé par l’arrivée d’un courrier venu de la résidence. Le lendemain, il vint trouver la baronne, un peu troublé : — Nous serons bientôt forcés de nous séparer encore, ma chère Élise, dit-il en