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particuliers à sa nation, qu’il aimait inexprimablement Angélique, et que, si je ne voulais le plonger dans le plus violent désespoir, je devais lui permettre de prétendre à sa main. C’est dans ce dessein que le comte s’est présenté dans notre maison. Il se croit certain du consentement d’Angélique, et hier il me l’a demandée formellement. Que penses-tu de sa demande, ma chère Élise ?

La baronne ne pouvait se rendre compte de l’effroi que lui avaient causé les dernières paroles du colonel.

— Au nom du ciel ! s’écria-t-elle. Angélique au comte étranger !

— Un étranger ! répondit le colonel en fronçant le sourcil. Celui à qui je dois l’honneur, la liberté, la vie peut-être, un étranger ! — J’avoue que son âge n’est pas absolument celui qui conviendrait à une jeune fille ; mais c’est un