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regards, et il resta long-temps à le contempler en silence. — Jamais ;, s’écria-t il enfin, jamais je n’ai vu un visage de femme plus touchant et plus beau ; jamais je n’ai senti l’amour se répandre comme en cet instant dans mon cœur ! — Je le plaisantai sur l’effet merveilleux de ce portrait, je le nommai un nouveau Kalaf,[1] et je lui souhaitai pour son bonheur que mon Angélique ne fût pas une Turandot. Enfin je lui fis comprendre qu’à son âge — car, bien qu’il ne fût pas avancé dans la vie, on ne pouvait plus le nommer un jeune homme, — cette manière romanesque de s’éprendre subitement à la vue d’un portrait me surprenait un peu. Mais il me jura avec toute la vivacité et les gestes passionnés,

  1. Personnage des Contes persans. Le Vénitien Gozzi a fait une comédie intitulée la Princesse Turandot.
    Le Trad.