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sévère. Est-ce ainsi qu’une fille doit traiter son fiancé ?

— Mon fiancé ! s’écria Albertine épouvantée.

— Sans doute, répondit le conseiller, ton fiancé. Je ne sais pourquoi tu t’effraies d’une chose que j’ai résolue depuis long-temps. Mon vieux camarade est ton fiancé, et, dans quelques semaines, nous aurons une joyeuse noce.

— Jamais, s’écria Albertine, jamais je n’épouserai le secrétaire privé. Comment pourrais-je aimer ce vieil homme ! Non.

— Que parles-tu d’aimer, de vieil homme ? Il n’est pas question d’amour, mais de mariage. Sans doute, mon camarade n’est plus un jeune étourdi ; mais il est arrivé, comme moi, dans les années qu’on nomme avec raison les meilleures. En outre, c’est un homme droit, modeste, plein de lecture, aimable ; et