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Bodoeri le regarda attentivement ; puis, il lui dit : — Ah ! c’est toi, Antonio. Je sais pourquoi l’on t’a placé ici. Viens, suis-moi.

Antonio, convaincu que ses desseins avaient été trahis, obéit en frémissant. Mais quel fut l’étonnement d’Antonio, lorsqu’en entrant dans un appartement reculé, Bodoeri l’embrassa, et lui parla du poste important qu’on allait lui confier, et dont Antonio devait s’emparer cette nuit même ! Son étonnement se changea en inquiétude et en effroi , en apprenant que depuis long-temps une conspiration contre la seigneurie mûrissait dans l’ombre ; que le doge lui-même était à la tête de la conspiration, et que cette nuit même il avait été résolu dans la maison de Falieri, sur la Giudecca, que le vieux Marino serait proclamé souverain absolu de Venise. Antonio contempla le vieux Bodoeri dans