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solennelle : — L’honneur que vous voulez rendre à un mort dans son tombeau, Messieurs, vous pouvez le rendre à un vivant qui marche parmi vous. Sachez que la Magdelaine aux pieds du Sauveur, ce tableau que vous placez avec raison au dessus de tous les autres tableaux modernes, n’est pas l’ouvrage d’un peintre napolitain ; ce chef-d’œuvre que tout Rome admire a été peint par la main d’Antonio Scacciati, le chirurgien !

Les peintres stupéfaits regardèrent long-temps en silence Salvator qui souriait. Il s’amusa quelque temps de leur embarras, et ajouta : — Eh bien ! Messieurs, vous n’avez pas voulu admettre parmi vous le brave Antonio, parce qu’il est chirurgien ; mais moi je pense qu’un homme de cette profession ne serait pas déplacé dans la noble académie de Saint-Luc, pour remettre les membres disloqués qui sortent de l’atelier de