Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et très-rigoureux maître, se montrait de plus en plus satisfait de moi. Il vantait la netteté de mon coup d’archet, la pureté de mes intonations ; et bientôt il m’admit à jouer du violon à l’orchestre de l’Opéra et dans les concerts de la chambre du roi. Là j’entendais souvent Haak s’entretenir avec Duport, Ritter et d’autres grands maîtres, des soirées musicales que donnait le baron de B***, et qu’il arrangeait avec tant d’aptitude et de goût que le roi ne dédaignait pas de venir quelquefois y prendre part. Ils citaient sans cesse les magnifiques compositions de vieux maîtres presque oubliés qu’on n’entendait que chez le baron, — qui possédait la plus rare collection de morceaux de musique anciens et nouveaux ; — et s’étendaient avec complaisance sur l’hospitalité splendide qui régnait dans la maison du baron, sur la libéralité presque incroyable avec laquelle il traitait