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fut cette lettre que Wolfgang brûla près du corps de son père.

Wolfgang périt, et le Majorat revint à Hubert avant que son frère eût pu divulguer son mariage. Hubert se garda de le faire connaître, et s’appropria le domaine qui revenait à son neveu ; mais le ciel ne permit pas qu’il en jouît paisiblement, et la haine que se portaient ses deux fils lui fut un terrible châtiment de celle qu’il avait portée à son frère.

— Tu es un pauvre hère, dit un jour l’aîné des deux, âgé de douze ans, à son plus jeune fière ; lorsque mon père mourra, je deviendrai seigneur de R… ; et toi, il faudra que tu viennes humblement me baiser la main quand je te donnerai de l’argent pour avoir un habit neuf. L’enfant, irrité de l’orgueil de son frère, lui lança aussitôt un couteau qu’il tenait à la main, et le blessa cruel-