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cent cinquante mille écus ? Il en veut la moitié, car il prétend que ce trésor est indépendant du majorât. Je veux, je dois le refuser ; mais je vois bien qu’il médite en lui-même ma ruine et ma mort !

Quelques efforts que fît le justicier pour détourner les soupçons qu’il nourrissait contre son frère, il ne put y parvenir. Le baron lui confia la mission de négocier avec Hubert. Il la remplit avec zèle, et se réjouit fort lorsque le jeune seigneur lui dit ces paroles : — J’accepte les offres du baron, mais sous la condition qu’il m’avancera à l’instant mille frédérics d’or pour satisfaire mes créanciers, et que cet excellent frère me permettra de me soustraire pendant quelque temps à leurs recherches.

— Jamais ! s’écria le baron, lorsque le justicier lui rapporta ces paroles, jamais je ne consentirai que Hubert reste un instant dans mon château,