Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.

selle Adélaïde, qui m’appelait auprès de Séraphine. Nous passions souvent le temps à nous entretenir de différens sujets entre les intervalles de la musique, et Adélaïde avait soin de débiter mille folies, lorsqu’elle nous voyait nous plonger dans des rêveries sentimentales. Je me convainquis dans ces entrevues, que la baronne avait dans l’âme quelque chose d’extraordinaire, un sentiment funeste qu’elle ne pouvait surmonter, ni dissimuler.

Un jour, la baronne ne parut pas à table ; on disait qu’elle était indisposée, et qu’elle gardait la chambre. On demanda avec intérêt au baron si l’indisposition de sa femme était grave. Il se mit à rire d’une manière singulière, et répondit : — C’est un léger rhume que lui a causé l’air de la mer, qui n’épargne guère les douces voix, et qui ne souffre d’autres concerts que les fanfares de