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bas d’un de ses beaux tableaux : Alfaro non pinxit. Malgré cela, ses portraits sont fort estimés ; il a fait celui de Calderon, qui se trouve audessus du tombeau de ce dernier dans la paroisse de San-Salvador, à Madrid. On voit de lui dans la même ville, à l’église du collège royal, un Ange gardien ; et à Cordoue, dans un oratoire des Carmélites déchaussées, une Incarnation. Alfaro était, de plus, poète et littérateur ; il a laissé des remarques intéressantes sur la vie de Vélasque, et sur celles de Cespeden et de Beccara. Il se montra ingrat envers son protecteur l’amiral de Castilla, lorsque celui-ci fut disgracié. Castilla, rentré en faveur, ne voulut plus entendre parler de lui. Accablé d’infirmités et mélancolique déjà, il ne résista pas à cette punition, et mourut à la fleur de l’âge.

Palomino, el Parnasso pintoresco. — Bermudez, Dictionario historico. — Richard Cumberland, Anecdotes.

* ALFATAH OU ALFATH IBN KHAKAN (Abou-Nasr-Mohammed-Ibn-Obeydallah-Alkaysi), célèbre historien et biographe arabe, natif de Séville, mort à Maroc l’an 529 de l’hégire (1134-35 de J.-C). On n’a que peu de détails sur sa vie ; oû sait seulement qu’il visita Cordoue et d’autres cités de l’Espagne ; qu’il séjourna quelque temps à la cour d’Ali-Ibn-Yousouf, second sultan de la dynastie des Almoravides, et qu’il fut mis à mort par ordre d’Aboul-Hasan-Ibn-Tachelfin, sultan du Maroc ? Il composa un ouvrage intitulé Matmahou-l-anfous, etc. (Lieu de récréation pour les yeux, etc.), qui est une sorte de biographie des musulmans, et surtout des poètes arabes de l’Espagne. Cet ouvrage est divisé en quatre aksam ou parties : la première traite des rois et princes ; la seconde, des vizirs ; la troisième, des cadis, théologiens, et docteurs ; la quatrième, des poètes et littérateurs, au nombre de vingt-quatre. L’auteur en fit un abrégé sous le titre de Kalayid. C’est un recueil d’extraits de poètes, précédés de courtes notices biographiques. On en trouve des manuscrits dans les principales bibliothèques de l’Europe. Quelques fragments du Kalayid ont été publiés en arabe et en latin, avec des notes, par H.-E. Weyers, sous le titre : Specimen criticum exhibens locos Ibn Chakanis de Ibn Zeiduno ; Leyde, 1831, in-4o, et dans le Journal asiatique, décembre 1833, p. 500.

Ibn Khaldoun, Prolégom. hist. — Alsafadi ; Ibn Khallekan, Biogr. — Hadji Khalfah, Lex. Encyc. — Aboulféda, Annal, musl., III, 485. — Casiri, Bibl. arab. hisp. Esc, t. II.

  • ALFEI (Francesco di Bartolomeo), peintre italien, vivait dans la seconde moitié du quinzième siècle ? Il avait fait plusieurs tableaux remarquables pour la ville de Sienne. Gaye a conservé de ce peintre une lettre, datée de Sciano 24 octobre 1482.

Dr. Gaye, Carteggio inedito de artisti.

  • ALFEN (Jean-Eusèbe), peintre danois, mort en 1770. Il vécut quelque temps à Vienne, et s’acquit une grande réputation en Allema-


par ses miniatures en émail et au crayon.

Füsali, Allgemeines Künstler-Lexicon. — Nagier, Neues Allgem. Künstler-Lexicon.

ALFENUS VARUS (Publius), jurisconsulte romain, natif de Crémone, fut d’abord cordonnier, puis disciple de Servius Sulpitius, enfin consul en l’an 754 de Rome. Alfenus avait écrit quarante livres de Digestes, dont on trouve des fragments dans les Pandectes, et quelques livres de recueils. Aulu-Gelle cite l’un et l’autre de ces deux ouvrages ; et, quoi qu’il réfute ce qu’il en cite, il ne laisse pas d’attribuer à l’auteur un certain mérite. Le jurisconsulte Paulus a fait l’abrégé des livres d’Alfenus. Horace s’exprime ainsi sur ce jurisconsulte :

Alfenus vafer, omni
Abjecto instrumento artis, clausaque taberna,
erat, sapiens operis sic optimus omnis
Est opifex solus ; sic rex.

D’après les documents qui nous restent, rien ne semble légitimer ce jugement.

Dacier. — Bayle. — Gellius, VI, 5, — Dig., I, tit. 2, s. 2, §44. — Bynkershock, Observationes, Vill, 1. — Everhard Otto, Publ. Alfenus Varus ab injuriis veterum et recentiorum liberatus, Traj. ad Rhen, 1737, In-4°.

ALFERGANY (Mohammed-ben-Ketyr), surnommé Hacib (le calculateur), astronome arabe, né à Ferganah, ville de la Sogdiane, aux environs du Yaxarte, mourut en 215 de l’hégire (820 de J.-C). Il prit part à la révision des Tables astronomiques de Ptolémée, ordonnée en 825 de J.-C. par le khalife Al-Mamoun. On a de lui : Livre des mouvements célestes et de la science des étoiles, divisé en 30 chapitres, et rédigé en général d’après les idées grecques, qui commençaient alors à se naturaliser chez les Arabes. Le dénombrement des étoiles y est, comme dans l’Almageste, de 1022, et la précession, d’un degré en cent ans ; mais l’obliquité de l’écliptique n’y est que de 23° 35’. C’est un traité d’astronomie fort superficiel : il ne renferme rien de nouveau, à l’exception des noms arabes de quelques étoiles, des mansions de la lune, et de quelques idées très-inexactes sur les distances des planètes et des étoiles à la terre, ainsi que sur leur diamètre. Il supposait que les orbites des planètes étaient disposées de manière que la plus petite distance d’une planète quelconque était égale à la plus grande distance de la planète inférieure, et la plus grande distance égale à la plus petite de la planète supérieure : ainsi toutes les orbites se touchaient, et l’orbite de Saturne touchait la sphère des étoiles fixes. Sous le rapport géographique, ce traité, dont Abouiféda a plus d’une fois reproduit les idées dans ses Prolégomènes, a cela de remarquable que, au lieu d’une simple liste des villes principales connues des Arabes au neuvième siècle, avec l’indication de leur longitude et de leur latitude, il offre le tableau du monde divisé en sept climats. Le monde, tel qu’on se le figurait alors, est partagé en sept bandes, et chaque ville un peu considérable a sa place marquée dans une de ces bandes. En connaissant le