Page:Hoefer - Biographie, Tome 1.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.
9
10
AARON — AARTSBERGEN

AARON (Isaac), Juif d’origine, vivait vers la fin du douzième siècle. Il était interprète de l’empereur Manuel Comnène pour les langues occidentales. Il trahit ce prince, et fut condamné à avoir les yeux crevés. Andronic Comnène ayant usurpé le trône, Aaron lui conseilla de ne pas se contenter d’arracher les yeux à ses ennemis, mais de leur couper encore la langue, organe bien plus malfaisant. Ce conseil fut bientôt pratiqué sur Aaron lui-même par Isaac l’Ange, le successeur d’Andronic Comnène (en 1203).

Nicetas, Hist. de Manuel Comnène, I. iv.

AARONEWITZ (Isaac), juif polonais, plus connu sous le nom d’Isaac-ben-Aaron-Paostytz, mort en 1629. Il a publié divers ouvrages hébreux, entre autres le Talmud de Babylone, 13 vol. in-fol., et le Talmud de Jérusalem, 1609.

Jost, Geschichte der Israëliten.

* AARSCHOT (Philippe de Croï, duc D’), diplomate belge, mort à Venise en 1595. Il représenta Philippe II, roi d’Espagne, à la diète de Francfort, convoquée, en 1563, pour l’élection d’un empereur. Après quelques hésitations, il entra dans la ligue des comtes de Mansfeld et des princes d’Orange, mécontents du gouvernement espagnol. Outré de l’intolérance religieuse et de la férocité des commandants espagnols, il quitta sa patrie et se retira à Venise, « afin d’avoir, disait-il, au moins une place pour mourir tranquille. « — Son fils Charles, prince de Chimay, mourut sans postérité.

Wagenaar, Vaderlandsche Historie, t. VIII, p. 410. — Le Clerc, Histoire des Provinces-Unies, t. 1, p. 52 et suiv. — Pinedo, Historia de la orden del Toyson de Oro, t. I, p. 221.

AARSENS (François d’), diplomate hollandais, né à la Haye en 1572, mort en 1641, fils de Corneille d’Aarsens. La part qu’il eut au meurtre judiciaire d’Olden Barnevelt a imprimé à son nom une tache ineffaçable. Nommé en 1599 résident à la cour de France, Aarsens concourut aux longues et difficiles négociations de la trêve de douze ans conclue, en 1669, entre les états généraux et l’Espagne, sous la garantie de la France. Il remplit ensuite une mission à Venise ; puis il revint en France avec le titre d’ambassadeur, et jouit d’un grand crédit auprès de Louis XIII, jusqu’au moment de son rappel en 1613. On lui attribua en Hollande quelques pamphlets qui provoquèrent des réclamations de la part du gouvernement français ; et il acheva de se démasquer dans le fameux procès du grand pensionnaire. La mort de Barnevelt rendit Aarsens odieux à tous les partisans de cette noble victime. Cependant il remplit encore deux ambassades importantes en Angleterre et en France. Il laissa une fortune considérable et une réputation fort équivoque. Le cardinal de Richelieu disait n’avoir connu de son temps que trois grands politiques : Oxenstiern, chancelier de Suède, Viscardi, chancelier de Montferrat, et François d’Aarsens. — Son fils. Corneille Aarsens (né en 1602 et mort en 1662), passait pour le plus riche particulier de la Hollande. Son petit-fils, François Aarsens, est connu par les voyages qu’il fit dans diverses contrées de l’Europe. On a de lui un Voyage d’Espagne, historique et politique, fait en l’an 1655, publié par de Sercy ; Paris, 1666, in-4o.

Wicquefort, Traité de l’ambassadeur, t. II, p. 435, 436. — Aubery, Mémoires pour servir à l’histoire de Hollande, p. 264, 376, 378 et suiv. — Amelot de la Houssaye, Hist. du concile de Trente.

AARSSENS (Corneille Van), seigneur de Spyck, homme d’État hollandais, né à Anvers en 1543, mort en 1624. Secrétaire du conseil de Bruxelles en 1574, il fut nommé pensionnaire en 1584 et greffier des états généraux, fonctions qu’il exerça pendant quarante ans. D’abord lié avec Olden-Barnevelt, il passa ensuite dans le parti de Maurice de Nassau.

Wagenaar, Vaderlandsche Historie, IX, 273. — Aubery, Mémoires pour servir à l’hist. de la Hollande, p. 376.

AART VAN DERGŒS. Voy. Gœs.

AARTGEN ou AERTGEN, connu aussi sous le nom d’Arthus Claessoon, peintre hollandais, né à Leyde en 1498, mort en 1564. Il fut d’abord cardeur de laine ; puis il se mit à peindre avec un tel succès, que Franck Floris, excellent peintre d’Anvers, fit le voyage de Leyde exprès pour voir les ouvrages d’Aartgens : il lui proposa une pension pour améliorer son sort, s’il voulait s’établir à Anvers ; mais Aartgens refusa cette offre généreuse. Quelque temps après il eut le malheur de se noyer, à l’âge de soixante-six ans, dans une promenade sur l’eau.

Sandrart, Maler Akademie (Académie des peintres), t. III, p. 260. — Descamps, Vie des peintres flamands, t. I, p. 60.

AARTSBERGEN (Alexandre Van Der Capellen, seigneur D’), homme d’État hollandais né vers la fin du seizième siècle, et mort en 1636. Issu d’une ancienne famille équestre du comté de Zutphen, il joua un rôle distingué dans l’histoire des sept Provinces-Unies. Pour justifier en partie les actes de son trisaïeul Robert-Gaspard Van Der Capellen, il publia ses Gedenkschriften ou Mémoires, Utrecht, 1777 2 vol. in-8o, qui s’étendent depuis 1611 jusqu’en 1632, époque importante dans les annales de la Belgique. Aartsbergen y est représenté comme un partisan éclairé du stathouder, mais nullement, ainsi qu’on l’avait cru, comme un vil complaisant de Guillaume II, auquel, dans plusieurs occasions, il avait dit la vérité avec une noble franchise. Son éducation, ses voyages, son expérience, relevaient son mérite personnel. Ses principes respiraient une sage tolérance et l’amour de la paix. Gérard-Jean Vossius, dans son oraison funèbre de Thomas Erpenius, prononcée à Leyde en 1624, parle avec éloge d’Aartsbergen.

Ferwerda, Nederlandsch Geslacht-Stam-en-Wapen-Bock, article Van Der Capellen. — Wagenaar, Va-