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beaucoup dans sa jeunesse : à vingt-cinq ans il remplaça Gérard Vossius, son maître, dans le rectorat du collège de Dordrecht. Trois ou quatre ans après, il fut nommé professeur d’histoire à l’université d’Utrecht. Le zèle qu’il montra pour la nouvelle philosophie de Descartes le lia avec ce grand homme. On a de lui un Recueil de harangues et de poésies latines ; in-12, 1651.

Adelung a Jöcher, Allg. Gelehrten-Lexicon.

ÆNÆ (Henri), technologiste hollandais, né en 1743 à Oldemardum, dans la Frise occidentale, mort à Amsterdam en 1812. Il fit ses études à l’institut de Franaker et à l’université de Leyde, où il soutint une thèse sur le phénomène de la congélation. Il fut chargé de plusieurs missions par son gouvernement, et en 1795 il devint membre du comité des savants français et étrangers réunis pour établir l’uniformité des poids et mesures. Ænæ a laissé plusieurs écrits technologiques, parmi lesquels on remarque des mémoires sur la roue hydraulique d’Eckhard ; sur les ailes de moulins à vent de Dyck (Amsterdam, 1785, in-8o) ; sur l’emploi du vernier ; sur les instruments d’astronomie inventés par Van Adam, et sur une méthode nouvelle pour mesurer les distances (Amsterdam, 1812, in-8o).

Algemeene Konst-en Letter-Bode, un 1810, II, 289 ; 1811, I, 133-137.

ÆNÉAS (Αἰνείας), surnommé le Tacticien, vivait vers la 104e olympiade. Suivant Casaubon, il est identique avec Ænéas de Stymphalie en Arcadie, qui, du temps de la bataille de Mantinée (vers 360 avant Jésus-Christ), régnait sur les Arcadiens. Sa vie paraît, en effet, coïncider avec cette époque ; car dans son livre intitulé Τακτικόν τε καὶ πολιορκητικόν (la Tactique et le siège des villes), il parle des machines de guerre, bélier, catapulte, tortue, etc., en usage du temps d’Aristote, et ne fait point mention de celles qui furent inventées postérieurement. Ce livre est faussement attribué à Élien ; c’est le fragment d’un grand ouvrage perdu, qui avait pour titre : Περὶ τῶν στρατηγικῶν ὑπομνήματα (Commentaires sur l’art stratégique), divisé en plusieurs livres, dont chacun avait un titre particulier. Le livre qui nous reste est d’un grand intérêt pour l’archéologie grecque : on peut y puiser des connaissances précieuses sur le système militaire des anciens. Il a été pour la première fois publié par Isaac Casaubon dans son édition de Polybe ; Paris, 1609, in-fol. ; on le trouve aussi dans le Polybe de Gronovius, Amsterdam, 1670, in-8o ; dans le Polybe d’Ernesti, Leipzig, 1763, avec une traduction latine et des notes dans les Scriptores de re militari veterum, Paris, 1693, in-fol. Enfin J.-C. Orelli en a publié à part une excellente édition avec des commentaires et une traduction latine, Leipzig, 1818, in-8o. — Il en existe une traduction française par J.-J.-S. Beausobre ; Paris et Amsterdam, 1757, in-4o.

Fabricius, Bibliotheca græca, t. IV, p. 334. — Schoell, Histoire de la littérature grecque, t. III.

ÆNÉAS-SYLVIUS. Voy. Pie ii.

ÆNÉAS de Gaza ou Gazœus, écrivain grec, natif de Gaza en Palestine, vivait dans la dernière moitié du cinquième siècle de notre ère. Ardent platonicien, il se convertit au christianisme, et parle de la persécution des chrétiens en 484 de J.-C, par Hermérich, roi des Vandales. Il nous reste de lui vingt-cinq Lettres insérées dans la collection des Epîtres grecques d’Alde Manuce, Venise, 1499, et un opuscule intitulé Théophraste (Θεόφραστος), qui est un dialogue sur l’immortalité de l’âme et la résurrection du corps. Il fut d’abord traduit en latin et publié par le camaldule Ambroise, Venise, 1513, in-8o ; puis édité en grec par J. Wolf, Zurich, 1560, in-fol., et par E. Barth, Leipzig, 1653, in-4o. On le trouve aussi dans Galland, Bibliotheca Patrum, t. X, p. 627 et suiv. La meilleure édition est celle de M. Boissonade, Paris, 1836, in-8o.

G.-G. Wernsdorf, Disputatio de Ænea Gazæo ; Naumburg, 1816, in-4o. Friedmann et Seebode, Miscellan. critica, t. II, p. 374.

ÆNÉSIDÈME (Άινησίδημος), philosophe pyrrhonien, natif de Gnosse, disciple d’Héraclide du Pont, vers l’an 50 avant Jésus-Christ. Il enseigna la philosophie à Alexandrie, d’où le surnom d’Alexandrin. Restaurateur de la secte de Pyrrhou, il composa, selon Diogène Laërce, huit livres de la Philosophie sceptique, dont Photius nous a conservé quelques fragments.

Ænésidème reprochait à la philosophie sceptique des académiciens de manquer d’universalité, et par là d’être en contradiction avec elle-même. Il admit et soutint les dix motifs, δέκα τρόποι ἐποχῆς, attribués à Pyrrhon, pour justifier la suspension de tout jugement décisif ; ces motifs sont tirés :1o de la diversité des animaux ; 2o de celle des hommes pris individuellement ; 3o de l’organisation physique ; 4o des circonstances et de l’état variable du sujet ; 5o des positions, des distances, des diverses conditions locales ; 6o des mélanges et associations dans lesquels les choses nous apparaissent ; 7o des diverses dimensions et de la conformation diverse des choses ; 8o des rapports des choses entre elles ; 9o de l’habitude ou de la nouveauté des sensations ; 10o de l’influence de l’éducation et de la constitution civile et religieuse. Enfin, selon Ænésidème, le scepticisme, πυρρωνείος λόγος, est une réflexion appliquée aux phénomènes sensibles et aux idées ; réflexion par laquelle on y découvre la plus grande confusion et l’absence de toute loi constante.

Diogène Laerce, lib. IX. — Eusèbe, Præp. Evang. — Photius, Myriobiblion. — Tennemann, dans l’Encyclopedie allemande.

ÆPINUS (François-Ulric-Théodore), né à Rostock le 13 décembre 1724, mort à Dorpat en 1802, physicien allemand, dont le véritable nom était Hoch (haut, en grec αἰπύς, d’où Æpinus).