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deux qu’un troisième sexe apparu pour la première fois peut-être sur terre, car, songeant à leur force, à la vigueur de leurs muscles, au rythme léger de leurs mouvements, à leur démarche noble et fière, nous ne pouvions être tentés un seul instant de les assimiler à des eunuques.

Mais alors ? étaient-ils un produit spécial de l’île, un accident biologique, une erreur passagère de la nature ? Mais non, la nature n’est ni une fée ni une sorcière, et elle ne procède point par à-coups. De plus elle ne se trompe jamais. Les Immondes en ce sens étaient plus naturels qu’eux, car eux du moins avaient des ancêtres aux basses branches de l’arbre généalogique animal. Au reste des êtres humains, normaux, dépourvus de tout signe ou attribut sexuel, cela ne s’est jamais vu.

Force nous était donc, en dernière analyse, de tenir les Purs pour des êtres artificiels, en dépit du frisson de terreur et de répulsion qui s’attachait à cette conjecture. Oui, des êtres artificiels, qu’une volonté mystérieuse, maléfique peut-être, en tout cas toute puissante comme celle du Dieu des Bibles, — davantage même puisque le pouvoir de créer de toutes pièces notre Démiurge biblique ne le détint censément