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hélas ! exprimé, jusqu’à la dernière goutte, l’ambroisie de sa jeune et débordante tendresse. L’annonce du succès de mon expédition me valut de nouvelles marques de reconnaissance, dont, à mon grand regret, cette fois, je dus limiter la durée de peur que les Purs qui nous attendaient là-bas ne s’impatientassent et ne nous fissent faux bond. Mais ils étaient de parole, et nous les trouvâmes à leur poste en arrivant. Leur nombre avait doublé ou triplé même, accru du personnel de la seconde barque qui les avait rejoints entre temps. Je remarquai en passant que tous ces êtres, à l’exception du chef, dévisageaient ma femme avec une intense curiosité d’où semblait totalement exclu le respect qu’ils me témoignaient.

Encore une énigme que nous aurions à déchiffrer par la suite.

Déjà les barques dérapaient, se frayaient un chemin à travers les flots écumants. La pénible remontée des rapides commençait, avec ses manœuvres compliquées, parfois dangereuses ; et comme tous les Purs — chef compris — y employaient le meilleur de leur énergie physique et morale, il ne nous restait plus, pour ne gêner personne, qu’à deviser à voix basse de la phase nouvelle où entrait notre bizarre voyage de noces.