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moindre penchant aux superstitions ni aux spéculations surnaturelles, et pour tant que je me connaisse, je suis totalement réfractaire aux hallucinations. Je ne pouvais donc un seul instant croire à une apparition fantastique, moins encore à une vision enfantée par mes nerfs ou mon cerveau.

Force m’était alors d’admettre la réalité d’un être représentant dans l’ordre biologique, comme un pont jeté entre l’homme et les mollusques les plus infimes, d’un être qui, au mépris des lois d’évolution, aurait acquis quelques traits humains tout en conservant les formes d’ensemble d’un céphalopode. En dernière analyse, j’en étais réduit à conclure que les îles de la Sonde, à qui nous devions déjà le pithécanthropus érectus[1], ce chaînon fossile entre l’homme et le singe, renfermait aussi des monstres inconnus, bien vivants ceux-là, exceptions tératologiques de l’échelle animale, ayant échappé aux investigations des naturalistes comme le pithécanthropus érectus lui-même avait jusqu’en ces dernières années défié les fouilles paléontologiques.

Tout cela eût été bel et bien si j’eusse été le

  1. Note sur le P. E. (Cette note a été égarée) (J. H.).