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vres qu’on rencontrait, Purs ou coolies, étaient à demi carbonisés.

Bientôt, la voûte de feu et de fumée franchie, ils revirent le ciel, où les décharges électriques se succédaient ininterrompues. On eût dit le combat dans les airs, d’invisibles et colossales artilleries, ou mieux encore un formidable exercice à feu ayant la terre pour cible. Dans la cour centrale, la mort avait achevé son œuvre. Rien ne bougeait plus, ni les animaux dans leurs cages, ni les corps étendus sur les dalles, ni le portier pendu à sa cloche ; et le tout, éclairé en cauchemar par l’incendie ou la foudre, donnait l’illusion de quelque monstrueux musée de cire.

Comme le danger était moindre ici, le chef fit arrêter deux secondes, le temps de se pencher sur la femme à qui il venait de sauver la vie au prix de la sienne propre. Car il sentait bien que c’en était fait de lui et que la fin de tout arrivait. Il avait dépassé les bornes des sensations permises à son espèce factice, et d’ailleurs son heure était sonnée, son piètre rôle rempli. Le fluide chimique à qui il devait sa fragile forme humaine et qui lui avait permis de s’agiter sur terre quelques misérables et courtes années, ce fluide, maintenant, s’exhalait par