Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/268

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dans l’univers, mystère où il pressentait, lui, le déshérité, tout un monde suave de tendresses inéprouvées, d’immarcescibles félicités, tout ce qui peut jaillir de la divine étincelle qui préside à la naissance et entretient la vie des êtres de chair véritable. Oh ! la serrer, morte ou vive, contre sa poitrine !…

Il se rua, tête baissée, dans la maison déjà auréolée de flammes. L’électricité avait tenu bon ; elle rayonnait sur le deuil des choses sa lumière douce et joyeuse, mais les chambres étaient vides. Pas toutes cependant, car dans celle qui lui parut être la chambre à coucher et qu’il visita la dernière, une demi-douzaine d’immondes giraient, frénétiques, comme des rats pris au piège. Dès qu’ils l’aperçurent ils se précipitèrent au-devant de lui, hostiles, les tentacules brandis. D’un coup de sabre il en faucha trois ou quatre, bondit par-dessus leurs tronçons tressautants, découvrit la baie vitrée ouverte sur la vérandah. Comme il en franchissait le seuil il trébucha contre un corps étendu à terre. Elle ! c’était elle ! Et elle respirait encore bien qu’elle eût perdu connaissance.

Elle avait survécu, celle pour laquelle il eût volontiers donné dix mille vies comme la sienne ! Il voulut la soulever mais ses forces le trahirent.