Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/264

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avait non seulement déterminé l’écoulement du lac intérieur, mais une éruption partielle de lave et de gaz incandescents. Alors tous les survivants du personnel de la station, tous ceux qui ne s’étaient pas jetés dans les flammes ou qui n’avaient pas été projetés au loin, ou broyés sous les décombres des bâtiments effondrés, se réfugièrent dans la cour où ils périrent victimes des explosions successives des réserves à essences.

Un spectacle plus horrible encore glaça les Purs au moment où ils s’apprêtaient à s’élancer dans les jardins. Les lueurs sinistres de l’incendie éclairaient toute la cour maintenant. Dans un recoin d’arche, tout contre la ménagerie dont les cages n’exhalaient plus que de faibles gémissements, un corps se balançait dans le vide, attaché par le cou au câble de la cloche. Une autre forme humaine accroupie par terre, à l’orientale, tirait le pendu par les pieds, se laissait soulever de terre par la force ascensionnelle de la cloche et retombait assise ensuite, pouffant et grognant de plaisir à l’ouïe du glas produit par la faible traction.

Le pendu, c’était le portier qui, dans un paroxysme de folie sans doute, avait trouvé ce moyen de concilier son farouche respect d’ex-