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prier les munitions qu’il contenait, ou de bombarder la Résidence avec les canons qui étaient à bord. L’ordre avait bien été donné de transporter tout ce matériel en lieu sûr mais les multiples incidents de l’après-midi en avaient fait différer l’exécution.

Moustier, mis au courant, haussa les épaules : la soute aux poudres ne renfermait aucune cartouche qui pût leur servir ; quant aux canons, ils en ignoraient le maniement, voire peut-être l’usage.

Qu’en savait-il ? Le chef Pur ne s’était-il pas assimilé des matières autrement profondes qu’un traité d’artillerie ou de balistique ? Avec un autodidacte aussi opiniâtre il fallait s’attendre à tout.

— Même à voir des fusils ou des canons partir tout seuls ! gouailla l’incorrigible optimiste.

Mais ce n’était pas le moment d’ergoter. Il s’agissait de reconquérir le yacht mouillé à quai et dont le bordage était trop facile à escalader pour que les Purs, s’ils l’occupaient, n’en surveillassent point très strictement les abords. On y installerait ensuite un poste vigie permanent qui permettrait d’opérer en temps et lieu, et sans encombre, le transfert des armes et des munitions dont le personnel de la station avait